

LES DIFFERENTES FORMES
DE THERAPIE
Aller voir un psychologue est souvent une démarche difficile en soi, en raison notamment du tabou concernant la consultation en psychologie et des a priori négatifs. Aussi, même si une prise en charge thérapeutique n’est pas absolument nécessaire, elle peut être, selon les cas, parfois indispensable dans le processus de reconstruction de la victime.
Dans cet article, nous allons vous présenter les différentes thérapies susceptibles de vous convenir, mais aussi les différentes possibilités offertes pour la consultation d’un psychologue.
LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE [1]
La psychologie clinique est celle à laquelle la plupart des gens pensent en entendant le mot psychologue. Il s’agit de la forme de thérapie la plus courante et la plus répandue. Elle se fonde sur la relation entretenue entre le/la psychologue et le/la patient(e), à travers des entretiens, des tests (de personnalité…), des bilans (intellectuels, neuropsychologiques…) et l’observation que le praticien/la praticienne fait de la situation de la personne reçue.
Il s’agit avant tout de vous aider à exprimer vos ressentis, émotions et vécus, de vous aider à mieux les comprendre et ce afin de vous donner les clés pour qu’ils ne constituent plus un handicap dans votre vie quotidienne.
Le/la psychologue tentera de mieux vous connaître vous et votre histoire, afin de mieux cerner votre personnalité et l’environnement dans lequel vous avez évolué et évoluez, dans le but de cerner votre ou vos problèmes et de vous aider à l’affronter. A cette fin, il peut s’aider de tests et bilans évoqués précédemment, mais aussi d’outils venant par exemple de la psychanalyse, avec l’analyse de vos rêves. Il s’agit avant tout d’une forme de thérapie basée sur l’entretien et la parole. Contrairement à la psychanalyse, il y a une réelle interaction entre le/la psychologue et le/la patient(e).
Les séances peuvent aller de deux fois par semaine, une fois par semaine à deux fois par mois. Le soutien peut être à court terme comme à long terme. La psychologie clinique peut s’avérer utile pour de nombreuses situations : de l’anxiété, un deuil, un trouble alimentaire ou un traumatisme. En cas de violences sexuelles, il est fortement conseillé de commencer tout d’abord par la consultation d’un(e) psychologue clinicien, même quelques fois seulement avant d’entamer une autre forme de thérapie, même si parler semble souvent impossible. Elle est utile s’agissant des violences sexuelles afin de verbaliser et de mieux appréhender l’évènement traumatique.
LA PSYCHANALYSE [2]
Théorisée par Freud[3], la psychanalyse est une forme de thérapie centrée sur ce qu’on appelle l’inconscient, où se trouvent nos pulsions et refoulements, et ayant une incidence directe sur notre conscience et notre santé mentale. Il s’agit d’explorer cette partie de notre être.
Elle est fondée notamment sur la parole complète et libre, l’écoute des souvenirs et des rêves, l’association d’idées ou d’images, afin de comprendre le fonctionnement psychique d’une personne et d’en trouver l’origine.
Bien que cela soit un stéréotype, la séance de psychanalyse se déroule bien avec le patient allongé sur un divan avec le/la psychanalyste derrière elle/lui.
Il s’agira en général de deux séances par semaine. Le soutien est souvent sur le long terme. La psychanalyse a pour but de comprendre le fonctionnement global de l’individu, et ce depuis son enfance. Son utilité s’agissant des violences sexuelles peut se révéler s’agissant par exemple d’une amnésie traumatique, malgré des controverses de faux souvenirs à ce sujet.
LES THÉRAPIES COGNITIVES ET COMPORTEMENTALES (TCC) [4]
Cette forme de thérapie, utilisée par beaucoup de psychothérapeutes, s’intéresse non seulement aux processus de pensées de la personne mais aussi à ses comportements. Lorsqu’une situation est à l’origine d’un trouble, un échange a lieu ayant pour but de définir ensemble les origines de ce trouble. Lorsqu’une pensée répétitive est repérée, il s’agit d’en comprendre l’origine afin de casser ce schéma de pensées négatives.
Aussi, bien que la parole et l’échange soient importants dans cette forme de prise en charge, le plus gros du travail s’effectue durant et entre les séances, avec des exercices pratiques à faire en lien avec le comportement ou la pensée ayant été identifié comme posant problème, directement liés aux symptômes handicapants dans la vie quotidienne.
Il s’agit en général de deux séances par mois durant plusieurs mois, pouvant fluctuer selon le problème de départ. Les TCC sont notamment utiles pour les phobies, les troubles alimentaires, mais aussi le stress post-traumatique lorsque celui-ci est envahissant au quotidien. Les TCC sont très utiles en cas de pensées dévalorisantes et/ou culpabilisantes en lien avec l’évènement traumatique, mais aussi de comportements d’évitement, de repli.
L'HYPNOSE [5]
Prouvé scientifiquement depuis les années 1990, l’état hypnotique est un état durant lequel la conscience perçoit les choses d’une manière différente. La pratique de l’hypnose en thérapie consiste à créer intentionnellement cet état de conscience particulier afin notamment de travailler sur le traumatisme et les pensées et émotions associées. A savoir : bien que l’hypnose nécessite une pratique avec un praticien, il est aussi possible par la suite de s’hypnotiser soi-même.
L’hypnose est utilisée notamment s’agissant des troubles anxieux, dont le stress post-traumatique est une forme sévère, mais aussi pour la douleur et son soulagement ou encore l’arrêt du tabac. Ses applications sont très nombreuses, tout comme ses courants. La différence entre courants réside dans le rôle du/de la patient(e) qui dans certains courants est passif(ve) et d’autres actif(ve), mais aussi dans le rôle du psychothérapeute qui peut utiliser des suggestions directes (mots, questions) ou indirectes (métaphores, récits) afin de résoudre le problème.
Bien que beaucoup de personnes craignent l’hypnose, cette pratique se révèle non seulement très efficace s’agissant du stress post-traumatique, mais le/la patient(e) ne perd jamais totalement le contrôle.
Le rythme et la durée des séances peuvent varier. Certains psychologues intègrent l’hypnose dans la thérapie, tandis que d’autres sont spécialisés en hypno-thérapie. Par ailleurs, la sensibilité à cette pratique diffère d’un individu à l’autre. L’hypnose permet à l’individu de revivre l’évènement traumatique en le retraitant différemment au niveau des informations retenues. Ainsi, elle peut diminuer sensiblement les symptômes du stress post-traumatique. Le taux de réussite se situe entre 60 et 70%.
L'E.M.D.R [6]
Découverte dans les années 1990 par une psychologue californienne, cette forme de psychothérapie, dont le sigle veut dire Eye Movement Desensitization and Reprocessing (en français « désensibilisation et retraitement de l’information par le mouvement des yeux ») est celle la plus indiquée en cas de stress post-traumatique, notamment chronique.
En effet, les mouvements oculaires suivant soit des lumières soit les mains du ou de la psychologue permettent au cerveau de débloquer les images, sons et sensations en lien avec l’évènement traumatique, afin ensuite que le cerveau, et notamment l’hippocampe, traite le souvenir de manière normale et reprenne son processus de guérison. Cette méthode est particulièrement utilisée lorsqu’un évènement, en raison de son extrême violence, n’a pas été digéré. Elle a notamment fait ses preuves sur les vétérans américains revenant de guerre et souffrant de stress post-traumatique, mais aussi s’agissant des victimes de viol ou d’agression sexuelle.
Le rythme des séances peut varier, elles durent en général entre 45 minutes et 1h, et ont lieu sur plusieurs mois. Le taux de réussite en cas de stress post-traumatique est évalué minimum à 70%.[7]
COMMENT / OÙ CONSULTER UN(E) PSYCHOLOGUE ?
La première solution s’offrant à vous est de vous orienter vers une association proposant des consultations gratuites avec un psychologue. Si vous êtes étudiant(e), le SIUMPPS de votre faculté et le BAPU (Bureau d’Aide Psychologique Universitaire) proposent, sur RDV, une consultation prise en charge intégralement avec un psychologue.
La deuxième solution s’offrant à vous sont les Centre Médicaux Psychologiques, étant nombreux sur Lille et sectorisés : vous dépendez de tel CMP en raison de votre adresse. Après un entretien avec un infirmier et un(e) psychiatre, un soutien psychologique vous sera proposé. Les consultations sont intégralement prises en charge, mais les délais peuvent être longs.
La troisième solution, la plus fréquente, est de consulter un psychothérapeute en libéral. Plusieurs applications de prises de RDV en ligne existent, et des recherches sur google vous permettront de trouver le/la praticien(ne) qui vous convient. Cependant, les consultations psychologiques ne sont pas du tout prises en charge par la sécurité sociale. Certaines mutuelles, si vous en avez une, prennent en charge une partie du coût ou proposent un forfait à l’année, n’hésitez pas à vous renseigner au préalable. Le tarif varie selon la forme de thérapie que vous choisissez et le/la psychologue. Comptez entre 40 et 60€ pour un(e) psychologue clinicien(ne), entre 70 et 90€ pour les TCC, l’hypnose et l’E.M.D.R.
SOURCES :
[1] Le Cercle Psy
[2] Vulgaris Medical
[3] Psychologies
[4] Psychologies
[5] Hypnose
[6] EMDR France